mercredi 5 mai 2010

Fin ou début ?

Un râle ... la douleur, encore ... mais plus forte que les précédentes, qui vrille l'épaule.
La douleur qui te cloue littéralement au mur, qui te crucifie et te fait plier en deux au sens propre du terme!
Projeté par cette violence contre le mur, tu glisses à terre, sans force... On dirait bien que cette fois, c'est la bonne.
Juste le souvenir d'une parole dans le lointain : "personne ne pourra te tuer sauf si tu donnes toi même ce pouvoir à quelqu'un, mon enfant... " Je le lui ai donné. Elle me tue. C'est aussi simple.
Tu te sens glisser dans le noir... il n'y a personne ici pour voir ça , c'est bien ... il y a juste la douleur ... et rien, cette fois ...

LUMIÈRE ! ... comme un cri et la première respiration d'un bébé ! C'est d'une violence au delà des mots !
Tu te redresses d'un coup .. et tu vois : tu respires ... où est on? des silhouettes floues ... deux
J'ai un truc qui fait mal dans la poitrine ... un coeur qui bat encore ... une seringue plantée dans la poitrine !
Tout tourne ! Pas de force !
Je les vois maintenant .. penchés sur moi ... et je les reconnais, malgré les vingt ans passés ...
Un ange, non... une elfe glacée venue du froid avec sa peau si pâle, ses cheveux si blonds qu'ils paraissent blanc et son regard translucide bleu clair qui fascine et terrifie tout le monde ... elle n'a pas changé .. Nastasja
La silhouette plus massive derrière : aussi blond ... mais dégarni quand même on dirait ... Piotr, son frère.

Pourquoi ? Je n'y comprends rien ... Ils me soulèvent et me soutiennent dans l'escalier ... la chambre : ils m'allongent.
La main de Nasta sur mon visage.. elle est aussi douce qu'il y a vingt ans ... d'un coup sec elle arrache la seringue. Je sombre ... dans sa lumière glacée, cette-fois encore ...

J'étais seul ce week end, c'est bien ... Nasta est restée près de moi deux jours et deux nuits ... elle me veille, elle me soigne, comme elle l'a déjà fait. Mais cette fois mes blessures ne sont qu'à l'intérieur ... J'ai tellement mal.
Mes vieux amis d'enfance et de jeunesse ... une de "mes vies".. un passé vieux de trente quatre ans ! Nous étions sept, sept jeunes enfants qui ont grandi ensemble, d'une certaine façon ... Mais Nasta et moi sont encore plus lié : une dette d'honneur, une dette de sang, comme dit Piotr ... Je n'ai rien fait d'extraordinaire mais il se sentent redevables, liés à vie !
Rien à discuter à ça : de vrais russes !
Nous sommes liés tous les sept. Il n'y a pas de mot qui existe pour dire comment. Même éloignés nous ne sommes jamais séparés. Ils ont senti que je me laissais mourir et ils sont venus.
Ça aussi c'est aussi simple que ça.
Nous savions juste où nous vivions tous, aux quatre coins du monde ... juste les adresses dont nous nous tenions "informés"... et ils sont venus ... juste à temps ? trop tôt ? je ne sais pas ...
J'ai juste mal ... mon coeur bat beaucoup trop vite ... ils le savent.
Ils savent aussi pourquoi. Ils l'ont lu dans mes yeux ... Ils savent pour elle. Ils vont me demander et moi, je leur répondrai ...

Les autres arrivent ... dans les 24 heures, ils débarquent tous ici ... Ils ont tous senti et ils viennent tous pour moi...
Notre senseï avait raison : nous sommes une meute ! Nous sommes la Meute! comme autrefois ...

Je sens la main de Nasta sur ma peau ... elle dessine les cicatrices qu'elle a soigné autrefois et elle sent ma douleur à travers.
Nous sommes des chimères tous les sept, des êtres "impossibles"... si je le racontai à qui que ce soit, personne ne me croirait ... mais je suis là, Nasta et Piotr sont là ... et les autres seront bientôt là ...

Ils m'ont ramassé, encore cette fois, mais il vont vouloir savoir. Piotr va vouloir savoir... Il va être furieux, "à la russe" ... J'ai vu dans les yeux de Nasta qu'elle savait : pas les "qui" et "où", ni les noms, ni les détails, mais elle sait pourquoi.
Elle me connait bien.
Dans ses yeux, il n'y a de douceur que pour moi ... pour les autres, j'y ai vu une lueur glacée sans aucune pitié ... c'est la plus féroce des deux ... elle n'aura pas de pitié ... ça n'existe pas dans son monde.

Elle s'assied à mes côtés sur le lit... elle m'a veillé toute la nuit ... Son frère se tient juste derrière, debout ... ils attendent que je leur parle ...

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